Pierre Carreau, photographe artistique, a pour thème d’expression les vagues. Ensemble, ils forment un joli duo et laissent rêveur. Il les photographie depuis cinq ans à travers sa série Aquaviva et son inspiration est toujours aussi intense.
Racontez-nous un peu votre parcours.
« Je suis arrivé à Saint-Barth il y a 12 ans. J’ai suivi ma femme qui a eu une opportunité professionnelle sur l’île. Je ne connaissais pas du tout cet endroit mais étonnamment il m’a donné l’envie et le courage de recommencer à zéro ma carrière. Car je suis originaire de Paris et j’ai vécu pendant longtemps à Bordeaux puis au Cap Ferret. J’ai travaillé dans la gestion et finance et dans l’animation de réseaux de distribution. Je représentais l’entreprise et toutes ses valeurs. Mais je ne me retrouvais plus dans cette philosophie commerciale, je voulais véhiculer mes propres valeurs ! J’ai toujours été passionné par l’image. J’ai réalisé des films de kite surf, mon autre passion, quand j’étais encore en France mais une fois à Saint-Barth j’ai vraiment opté pour la photo. C’était devenu une évidence. »
Comment devient-on photographe ? Etes-vous autodidacte ?
« Oui, j’ai appris tout seul les fondamentaux de ce métier. Je me suis tout d’abord spécialisé dans la photographie d’architecture et de décoration, que ce soit pour les villas de luxe ou des hôtels prestigieux. Cela m’a laissé le temps de perfectionner ma technique et surtout de murir mon projet artistique, celui qui laissera libre cours à ma créativité et à ma sensibilité. Il m’a fallu plusieurs années pour trouver le sujet ou l’élément que je souhaitais révéler devant mon objectif. Il y a cinq ans, j’ai commencé la série de clichés Aquaviva et j’ai su que ma « muse » serait la vague. J’ai toujours voulu vivre proche de l’océan, Saint Barth me donne un cadre idéal pour réaliser mes photos dans le plus beau des studios en
Quelle est votre démarche artistique ? Comment travaillez-vous ?
« L’originalité de mon travail repose sur les effets de matière que je donne aux vagues. m’efforce de leur donner un aspect sculptural et de leur donner du volume, c’est très important pour moi. Au delà de l’apparence je souhaite que mes créations aient du sens. Je souhaite transmettre toute l’énergie positive des éléments aux personnes qui voient mon travail. En amont de mes prise de vue je surveille constamment les prévisions météorologiques. Un certain nombre de facteurs doivent être favorables pour me permettre de réaliser de bonnes images : taille de la houle, orientation, période ainsi que le vent qui doit également répondre à un certain nombre de critères. En fonction de ces éléments je choisis la plage la plus favorable et l’équipement qui sera le plus adapté (téléobjectif ou caisson étanche). Cependant, même quand les conditions sont optimales, obtenir une photo qui me convienne comporte une importante part aléatoire. Cela me convient parfaitement, je ne pourrais pas m’épanouir en ayant la possibilité de tout contrôler. C’est le prix à payer pour fournir des images qui transcendent la réalité, car contrairement à ce que beaucoup pensent mes photos ne sont pas retouchées. J’ai récemment eu la chance d’être repéré par le célèbre collectionneur d’art contemporain Charles Saatchi qui a fait l’acquisition d’un nombre important de mes tirages. Il doit les exposer prochainement dans son musée de Londres la Saatchi Gallery. »
Ses oeuvres sont disponibles à la Space Gallery, à Gustavia.